CONSEILS ET GUIDES

En l’absence de retards de paiement, avec une bonne gestion des flux de trésorerie et un bon déroulement de l’activité métier, l’entreprise peut générer des excédents de trésorerie.
Chefs d’entreprises et directeurs financiers doivent alors s’interroger sur l’utilisation de ces liquidités : plutôt que de les laisser dormantes, elles peuvent être placées à bon escient afin de permettre à l’entreprise de se développer, de générer de nouvelles ressources financières et de constituer des réserves mobilisables à court, moyen et long terme. 

Définition d’un excédent de trésorerie

La trésorerie est dite excédentaire lorsque le cycle d’exploitation de l’entreprise génère un surplus de liquidités et que le BFR (besoin en fonds de roulement) est couvert par le FR (fonds de roulement), sans nécessiter de financement extérieur. En cas de situation excédentaire, l’entreprise bénéficie donc de réserves de trésorerie. Ces dernières peuvent être optimisées grâce à différents leviers.

Distinguer la trésorerie court terme et la trésorerie long terme

On distingue la trésorerie à court terme de la trésorerie à long terme. La trésorerie à court terme constitue l’excédent du BFR, c’est-à-dire les liquidités du fonds de roulement, non utilisées pour le besoin en fonds de roulement. La trésorerie à long terme ou à moyen terme représente l’excédent de trésorerie qui constitue une possibilité d’épargne mobilisable. Les liquidités qui peuvent combler un besoin à court terme ne seront pas gérées de la même manière (pas de placement à haut risque, solutions immédiatement mobilisables) : la trésorerie à court terme peut sortir des comptes de l’entreprise, mais pour effectuer des placements spécifiques, qui la maintiennent disponible. La trésorerie à long terme peut faire au contraire l’objet de placements à long terme et à plus haut risque, et d’investissements.

Quelles sont les solutions pour gérer un excédent de trésorerie ?

Gérer un excédent de trésorerie peut passer par différentes méthodes : placements financiers, remboursement anticipé des dettes, avances en compte courant, investissements pour le développement de l’entreprise, entrée au capital d’autres sociétés ou encore réalisation d’achats immobiliers. Des choix déterminés par les objectifs de développement propres à chaque entreprise, les spécificités de sa structure et de son secteur d’activités, mais aussi le montant de l’excédent de trésorerie.

Les solutions financières pour gérer son excédent de trésorerie

Faire des placements financiers

Les placements financiers constituent le levier d’optimisation de l’excédent de trésorerie le plus évident. Plusieurs options s’offrent aux dirigeants d’entreprise à trésorerie excédentaire, des moins risquées aux plus risquées :
   ⦁ Les comptes courants rémunérés avec une disponibilité immédiate des fonds en cas de besoin (idéal pour la trésorerie à court terme)
   ⦁ Les comptes à termes, à durée fixe ou variable, avec blocage des fonds de 1 mois à plusieurs années
   ⦁ Les titres de créances négociables, parmi lesquels les bons du trésor et billets de trésorerie
   ⦁ Les SIVAC (sociétés d’investissement à capital variable), pour investir dans un portefeuille de titres en profitant de la répartition des risques en plusieurs investisseurs.
   ⦁ Les contrats de capitalisation, avec une disponibilité des fonds à moyen terme (4 ans minimum), une rémunération et un risque variable selon les supports
   ⦁ La SCPI : une solution à risque variable, et à rémunération supérieure à celle offerte par les produits financiers
   ⦁ Les produits structurés : placement à long terme avec possibilité de disponibilité à court terme en cas de besoin.

Négocier des escomptes pour remboursement anticipé des dettes

Les entreprises disposant d’une trésorerie suffisante peuvent régler leurs fournisseurs de manière anticipée contre remise : l’escompte en cas de règlement rapide est une tactique mise en place par les fournisseurs pour être réglés plus rapidement par les PME.

Faire des avances en compte courant

Les avances entre compte-courant sont possibles pour des sociétés appartenant à un même groupe. Ces avances sont rémunérées selon un taux dont le plafond est fixé par l’administration fiscale. Il s’agit cependant d’opérations complexes, qui nécessitent l’intervention d’un expert.

Réaliser de nouveaux investissements

Plutôt que de placer sa trésorerie, réaliser des investissements est une solution intéressante pour le développement de l’entreprise. Par nouveaux investissements, on entend par exemple :
   ⦁ Le financement de machines plus performantes
   ⦁ La refonte d’un site internet
   ⦁ L’investissement dans la recherche et le développement
   ⦁ Le lancement d’une nouvelle activité ou d’un nouveau produit
   ⦁ La conquête d’un nouveau marché ou l’ouverture à l’international
   ⦁ L’embauche de nouveaux salariés
   ⦁ Le financement de formations pour le personnel
   ⦁ L’acquisition de nouveaux locaux professionnels ou des locaux existants afin de supprimer les charges fixes constituées par les loyers.

Investir dans le capital de sociétés tierces

La prise de participations est l’un des moyens d’utiliser une trésorerie excédentaire. Investir dans le capital de start-ups et sociétés tierces est une stratégie intéressante si les entreprises concernées travaillent dans un secteur en lien avec celui de la société qui investit : développement d’une technologie qui intéresse l’entreprise, ou activité connexe.

Les solutions immobilières pour gérer son excédent de trésorerie

Réaliser des achats immobiliers

L’excédent d’une trésorerie peut être utilisé pour acquérir des biens immobiliers. Cette stratégie est particulièrement intéressante d’un point de vue financier s’il s’agit d’acheter les locaux dans lesquels l’entreprise exerce son activité ou une partie de son activité. Au lieu du poste de dépenses fixe constitué par le loyer immobilier, l’entreprise possède un titre de propriété. En cas d’arrêt d’activité ou de délocalisation, il est possible de louer les locaux acquis à d’autres entreprises. L’achat immobilier peut concerner un entrepôt, des bureaux ou des surfaces commerciales. Pour optimiser la fiscalité de ce type d’investissement, il est judicieux de passer par le montage d’une SCI.

À retenir pour gérer une trésorerie excédentaire

Révélatrice d’une bonne gestion financière, une trésorerie excédentaire permet de placer des liquidités dans des produits financiers rémunérateurs ou d’investir pour le développement de l’entreprise. La meilleure méthode d’optimisation d’un excédent de trésorerie est celle qui sera cohérente avec votre business plan, vos projets et objectifs de développement pour l’entreprise. Votre plan de trésorerie dépendra aussi du montant d’excédent concerné : la réalisation d’achat immobilier demande par exemple un excédent important, quand le placement des liquidités sur un compte à terme peut concerner de plus modestes sommes.

On a déjà l’univers du trésorier avec le court terme et le très court terme.
   ⦁ Le très court terme (2 à 3 jours): pour obtenir cette prévision, il n’y a rien à faire. Elle est mise à jour automatiquement en fonction des encaissements et des décaissements. Cette prévision très court terme va permettre d’optimiser les décisions.
   ⦁ Le court terme, souvent on parle de 13 semaines : la mise à jour se fait hebdomadairement. Cette vue va permettre d’anticiper des besoins de financement court terme. Et plus on anticipe et plus on se donne la chance de faire les bons arbitrages.
Pour ces 2 horizons, la vision consolidée de la trésorerie d’un groupe sera très intéressante. Elle permettra notamment de mettre en place des prêts/emprunts intra-groupe et donc de réduire la dette globale.

Puis on a l’univers de la direction financière. Les objectifs de la directeurs financiers seront concentrés sur la performance financière et sur la communication interne avec le COMEX (Comité exécutif) et externe avec les partenaires financiers et les actionnaires.
   ⦁ Le moyen terme: on va parler d’une prévision budgétaire de la trésorerie sur 12 mois glissants.
   ⦁ Le long terme : 3 à 5 ans, avec mise à jour annuelle avec les budgets d’exploitation et les projets d’investissement.

Quels sont les reportings à mettre en place pour le pilotage de la prévision de trésorerie ?

Parfois on dit qu’il suffit de mettre en place des KPIs pour que ceux-ci s’améliorent. Ce n’est pas vraiment le cas avec la trésorerie. Le reporting n’a de sens que si on a l’analyse qui va avec.
Les solutions de gestion de trésorerie vont permettre de faire gagner beaucoup de temps dans la construction du prévisionnel de trésorerie mais vont aussi permettre de gagner en sérieux dans l’analyse qui en sera faite.
Il y a deux sujets majeurs à prendre en compte : fiabiliser les prévisions et anticiper les besoins de financement.

Fiabiliser les prévisions :

Pour cela on va comparer le réel au prévisionnel. Et cette comparaison va nous donner des enseignements qui doivent conduire à des actions correctives soit dans la façon dont on modélise ses prévisions soit dans la manière dont on exécute sa trésorerie.

Voici un exemple :

Imaginons que les encaissements soient inférieurs aux prévisions. Il peut y avoir plusieurs raisons et même un mix de ces raisons.
   ⦁ Soit les ventes sont inférieures aux prévisions de vente
   ⦁ Soit la collecte des créances client s’est détériorée.
Il semble important de comprendre les raisons pour fiabiliser les prévisions futures en révisant le modèle ou bien en améliorant le process de recouvrement.

Anticiper les besoins de financement :

Une bonne prévision de trésorerie va nous permettre de déterminer le plus tôt possible qu’on n’a pas assez de disponibilité pour couvrir un besoin de financement.
En connaissance de cause, on va pouvoir prendre les bonnes décisions, que ce soit un pilotage interne pour diminuer ce besoin de financement, la mise en place de nouveaux financements ou encore négocier des décalages d’échéance.
Il est donc essentiel d’établir des prévisions de trésorerie afin d’avoir une gestion financière saine.